Après un premier tome très bien accueilli, le nouveau manga de Testuya Tsutsui (Prophecy, Poison City…) est de retour.
Dans un petit village de campagne sur le déclin, l’espoir renaît : Keita Uzumi et ses cultures de figues rencontrent un immense succès sur internet, braquant les projecteurs sur la petite bourgade. L’économie locale relancée, Keita rêve désormais d’une école pour son patelin, ce qui pourrait décider sa femme à revenir avec leur fille.
Cependant ce regain d’activité s’accompagne de soucis. Un inconnu au comportement louche vient chercher du travail dans l’exploitation de figues. Méfiant, Keita et son ami d’enfance Jun cherchent à en savoir plus sur l’étranger, et se rendent compte qu’il s’agit de Mutsuo Suzuki, un meurtrier fraichement sorti de prison. Que se passerait-il s’il décidait de s’installer ici ?
Dans la continuité du premier tome, Tsutsui poursuit son questionnement sur le meurtre et la morale qui l’entoure. Celui qui tue pour protéger sa famille est-il moins coupable que celui qui tue par plaisir ? Peut-on tuer par prévention ? Les personnages sont une nouvelle fois confrontés à la mort, qui prend cette fois un aspect bien différent. Le sujet est traité habilement, sans surenchère de violence ou de gore. Ici, le vieil homme au bon cœur comme la dernière des ordures peuvent trouver la mort, et la frontière entre bien et mal est floue.
Du côté de l’histoire, tout s’emballe, la police est plus que jamais sur les traces de Keita et ses compagnons. Alors que le vieillard se confie au maire, et que les inspecteurs mettent la main sur de nouvelles preuves, c’est deux branches narratives qui se créent, chaque parti ignorant les progrès de l’autre. L’auteur en profite pour développer la relation presque fraternelle de Keita et Jun, à travers des flashbacks et des scènes où chacun essaye de protéger l’autre. Les deux amis peuvent compter l’un sur l’autre, même avec un cadavre sur le dos.
Visuellement toujours aussi bon, ce tome montre encore le talent de Tetsuya Tsutsui dans la représentation des visages et des émotions. Les personnages déjà attachants le sont d’autant plus, pendant que les plus détestables prennent un aspect presque dégoutant tant leurs vices transparaissent. Ce second épisode se trouve moins généreux en paysage que le premier, et porte un dessin plus sombre, avec beaucoup de passages nocturnes. Les cases pleines de symboliques sont nombreuses, comme par exemple celle du maire écrasant une figue pourrie, représentation du village.
Le troisième tome est prévu pour le 5 décembre, et il viendra clore la série. En attendant les deux premiers sont disponibles aux éditions Ki-Oon !