Samurai 8 est un manga scénarisé par Masashi Kishimoto, auteur de Naruto qu’on ne vous présente plus et dessiné par Akira Okubo qui n’est autre que son ancien assistant. Le manga est disponible chez Kana, éditeur historique du jeune ninja de Konoha !
Hachimaru est un jeune garçon qui n’est jamais sorti de chez lui. Malade, il joue aux jeux vidéo à longueur de temps pour tromper son ennui. C’est alors qu’un mystérieux chat-robot-samouraï fait irruption dans sa vie ! Daruma, c’est son nom, lui annonce qu’il a les capacités pour devenir samouraï et qu’il a la mission de sauver l’univers. Une nouvelle force s’empare de Hachimaru… L’aventure commence !
Une chose est sûre, ses tomes nous laissent un goût amer avant même d’avoir lu la première page. Comme vous le savez sûrement déjà, la série, malgré qu’elle soit scénarisée par un grand nom comme Kishimoto, n‘a pas su trouver son public auprès du lectorat japonais. Le milieu est cruel, particulièrement le Weekly Shonen Jump, la série s’est donc arrêtée prématurément après son cinquième volume. Nous ne pourrons donc pas voir Samurai 8 briller dans le futur.
Après un premier tome très lourd en informations, à la limite de l’indigeste, le second avait su rectifier un peu plus le tir. Dans ce troisième volume, suite à un stratagème d’Ata, le satellite Muum menace de s’écraser sur la planète où se trouve Hachimaru. Pour empêcher ceci, Daruma va transmettre sa technique la plus puissante à notre héros qui pourra enfin commencer son voyage pour trouver les autres clés. Mais à peine sont-ils partis que deux mystérieux personnages vont leur barrer la route…
Ce volume marque le véritable point de départ du voyage de nos héros pour accomplir leur quête. Mais il faut avouer que le rythme de l’œuvre a replongé dans ces tomes-ci alors que le précédent relevait bien la barre. Entre mythe du samouraï traditionnel et science-fiction, le scénario de Kishimoto semble assez confus et sort le lecteur du récit, expliquant pourquoi la série a connu un pareil bide au Japon. Si le mélange des genres avait du potentiel, il semblerait que tout auteur célèbre qu’il soit, le scénariste n’avait pas les épaules pour le gérer. Loin de la construction d’univers bien menée qu’il avait proposé dans son manga phare, ici, il nous étouffe d’informations, comme s’il savait déjà à l’écriture qu’il n’en avait plus pour longtemps. On se demande vraiment comment un auteur aussi expérimenté a pu tomber dans autant de pièges.
Cependant, une grande partie du tome reste plus sympathique à la lecture. On y suit les péripéties de nos héros, qu’on trouvera tout de même assez légère par rapport aux enjeux importants qui ont été mis en place dans le volume précédent. Kishimoto tente d’intégrer un des éléments scénaristiques les plus connus du shonen nekketsu : le tournoi. Un classique qui a fait ces preuves et se présente cette fois sous la forme d’un battle royal, une mêlée générale. C’est la façon la plus simple de faire combattre de nombreux personnages, les uns contre les autres, sans s’embarrasser de bonnes raisons pour chacun d’entre eux.
Dans le tome 4, le tournoi arrive à son apogée. Hachimaru est le dernier en course et l’organisateur du tournoi décide enfin de se montrer et affirme être une clé de la boite de Pandore. Notre héros va donc tenter de le convaincre de se joindre à sa cause, mais tout ne va pas se passer comme prévu… Cette fois encore, on a un tome plein d’action et on ne peut pas nier le talent d’Okubo au dessin, qui rend le tout agréable à regarder. Mais encore une fois, c’est le scénario qui pèche ! Kishimoto s’obstine à nous faire avaler des tonnes d’informations, ruinant notre lecture. C’est d’autant plus regrettable qu’on perçoit le potentiel de son univers et ses personnages. Comme si ça ne suffisait pas, il abuse à nouveau de flashback, comme il le faisait dans Naruto. Au moins, il n’aura pas perdu ses mauvaises habitudes..
Vous l’aurez compris, ces deux tomes nous montrent bien pourquoi la série n’a pas rencontré le succès attendu. Comme quoi, un grand nom n’est pas toujours suffisant. Avec une intrigue trop ambitieuse qui s’avère décevante, une surcharge d’informations, ainsi qu’un rythme assez aléatoire, Samurai 8 n’aura pas su nous emballer comme nous l’espérions… Nous espérons tout de même revoir un jour Masashi Kishimoto, avec une nouvelle œuvre à la hauteur de ce qu’il a su faire par le passé ! Le cinquième et dernier tome est prévu pour le 25 septembre 2020 chez Kana !