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Pourquoi Shueisha interdit Dragon Ball et ses autres mangas sur le net ?

Coup très dur pour tous les fans de mangas de la Shueisha à travers le monde, et surtout ceux de Dragon Ball. En ce vendredi 8 janvier 2021, certaines personnes à leur réveil ont pu découvrir la suspension de leur compte sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Twitter. Leur faute ? Avoir posté une image, un fan art, une vidéo ou même un simple gif lié à une des licences de la Shueisha.

C’est par exemple le cas de cette utilisatrice, qui avait posté fin décembre un tweet banal sur Dragon Ball, accompagné d’un simple gif trouvable via la recherche directement intégrée à Twitter.

Pire encore, cette nouvelle chasse aux sorcières ne concerne pas que les simples fans de Dragon Ball ou d’autres mangas, mais même les personnes de l’industrie ! Avec par exemple Fenyo, qui est un illustrateur officiel sur la licence Dragon Ball, particulièrement connu pour son travail sur les cartes Dragon Ball Heroes.

Ce nouveau bad buzz se fait ressentir dans le monde entier, et a même propulsé Shueisha en 1ère place des tendances Twitter.

Mais alors, pourquoi tout cela arrive si soudainement ? Il y a des chances que ces suspensions surviennent à cause de l’application depuis le 1er janvier, d’une nouvelle loi au Japon concernant la gestion des propriétés intellectuelles en ligne, notamment sur le téléchargement illégal de mangas. Plus précisément, deux cas en particuliers ont dû inciter Shueisha à frapper potentiellement plus vite et plus fort que prévu : les leaks concernant le chapitre 1000 de One Piece, sorti plus d’une semaine sur internet avant la publication officielle dans le Weekly Shonen Jump ; ainsi que ceux sur le dernier chapitre en date du manga Dragon Ball Super, introduisant le nouvel arc.

Vous l’aurez compris, le but premier de la Shueisha dans cette vague de blocage, était surtout d’empêcher les utilisateurs de poster d’autres leaks de leurs licences, mais tout à l’air d’être parti en cacahuètes.

De base, avons-nous le droit d’utiliser des contenus autour de licences, comme celles des mangas de la Shueisha ?

Les lois autour du copyright différent beaucoup selon les pays. Elles sont connues pour être assez complexes et souvent peu adaptées aujourd’hui à une juste application en ligne. En France, dans la théorie, l’utilisation d’un contenu concerné par des droits d’auteurs dans un cadre public, sans l’autorisation spécifique des ayants-droits, est illégal, sauf dans certains cas concernés par le « fair use« , comme la parodie.

Plus simplement, il est à la base illégal d’avoir une image de profil Dragon Ball par exemple.

Dans les faits, quasiment la totalité des ayants-droits à travers le monde applique une tolérance, avec des limites plus ou moins floues selon qui ça concerne. Cette tolérance est due au fait que cela n’a pas d’intérêt d’appliquer bêtement la loi, si ce n’est perdre beaucoup de temps et d’argent avec des procès, perdre des fans, ne pas en acquérir via l’interdiction de la présence de ses œuvres en ligne, ainsi que d’avoir une mauvaise image.

Certaines personnes sur Twitter ont décidé de mettre leur compte en privé pour prévenir leur suspension, et si c’est votre cas, sachez que malheureusement, cela a peu de chances d’avoir de l’effet. La majorité de ces blocages (si ce n’est la totalité) ont tout l’air d’être causé par des bots bêtes et méchants, qui peuvent outrepasser la mise en privé d’un compte pour sévir, comme pour d’autres transgressions. Il est peu probable que des humains se soient mis soudainement à contrôler des milliards de tweets dans le monde.

Et même si toute cette histoire concerne principalement ce qui tourne autour de Dragon Ball, les utilisateurs postant du contenu sur d’autres licences de la Shueisha n’ont pas l’air d’être à l’abri.

Même si cette polémique a de bonnes raisons de faire paniquer concernant l’avenir des mangas sur internet, les choses ont tout de même besoin d’être relativisées. Il est fort probable que cette chasse ne soit que temporaire. En effet, ces dernières années, le début d’année a souvent été synonyme avec une vague d’agissements contre des contenus copyrightés par la Shueisha, avec souvent des actions jugées abusives. Cette fois-ci, le plus gros éditeur de manga du Japon a décidé de s’attaquer à Twitter, avec des bots qui ne sont définitivement pas assez entraînés pour faire la différence entre du contenu légitime et du contenu « illégal », ou même entre des utilisateurs lambdas et leurs propres employés. D’ailleurs, comme de nombreuses entreprises, il est fort probable que la Shueisha ait fait appel à un tiers pour gérer tout ça.

Il y a donc de grandes chances que tout ceci ne soit que temporaire, avec surtout un but de dissuasion.