Une semaine après la réouverture des cinémas français, nous continuons d’être gâtés niveau films d’animation japonais. En effet, pour la première fois en France, un film Détective Conan sort en salle. Ce 24ème long métrage intitulé The Scarlet Bullet met en scène notre détective préféré dans une nouvelle enquête saupoudrée de mystère et de suspens. Que vaut donc ce nouveau film ? Est-il une réussite ? Voici notre avis, garanti sans spoiler.
Dans un Japon célébrant le début prochain des nouveaux Jeux Sportifs Mondiaux (JSM), le plus grand des évènement sportif à Tokyo, la « Balle Japonaise », un train capable d’atteindre les 1000 km/h grâce aux dernières prouesses technologiques du pays, est prévu d’être dévoilé au public pour la cérémonie d’ouverture. Cependant, un curieux incident se produit lors d’une réunion des sponsors de la compétition et entraîne une vague d’enlèvement. Ressemblant fortement à une autre affaire survenu 15 ans plus tôt juste avant les JSM de Boston, Conan ainsi que le FBI décide de mener l’enquête.
Ce nouveau long métrage marque le retour d’habitués à la production. En effet, la réalisatrice du film précédent, Chika Nagaoka remet le couvert ! Ce n’est pas la seule, car au scénario on retrouve Takeharu Sakurai qui signe sa 6ème collaboration avec les films Conan, lui qui est aussi présent sur nombre d’épisodes de la série animée. Avec de tels noms, c’est sans surprise que le résultat est au rendez-vous. Ce 24ème opus vient s’ajouter brillamment à la lignée, en mettant en scènes à la fois les personnages principaux, mais aussi d’autres, moins connus des néophytes mais tout aussi importants, comme la famille Akai.
En mettant un coup de projecteur sur cette famille pleine de mystère, Chika Nagaoka et Takeharu Sakurai offrent un beau cadeau aux fans de la série. C’est toutefois l’un des reproches que l’on pourrait faire à ce film, car lire ou voir tout Détective Conan est un investissement que tout le monde n’a pas voulu faire. Vendu en France comme un film s’adressant à un nouveau public, The Scarlet Bullet peut perdre les spectateurs dans son intrigue et ce malgré un briefing dans les premières minutes. Les profanes risquent aussi d’avoir du mal avec les relations familiales de Akai et leur lien avec Conan Edogawa. En parlant des Akai, on regrettera tout de même que leur présence ne soit pas aussi grande que ce que laissait entendre la communication japonaise.
Très soutenu, le rythme du film ne laisse pas au spectateur le temps de souffler. Les péripéties s’enchaînent avec une bonne fluidité, pas toujours évidente dans les récits de ce genre. S’ils ne révolutionnent pas le modèle des films Conan, il reste efficace dans sa narration et les dénouements paraissent naturels. Chaque élément introduit est utilisé d’une manière intelligente, comme un puzzle. Plus qu’une enquête, The Scarlet Bullet est un thriller, ainsi certains ressorts cultes de la série sont absents, au profit d’une forte composante d’action.
Une direction qui se fait aussi ressentir dans la musique ! Si Détective Conan est notamment connu pour certains de ses thèmes passés au rang de classique (vous l’avez dans la tête maintenant !), on retrouve ici un mélange entre les sonorités de l’animé original, avec d’autres plus américaines, à l’image du film. Malheureusement, notre habituel remix du thème principal n’est présent qu’en introduction…
Ressemblant à un thriller Hollywoodien, tout en gardant son identité propre, Détective Conan: The Scarlet Bullet est une très belle rencontre. Avec un scénario haletant, on s’accroche à notre siège avant d’en bondir, pour notre plus grand plaisir. Premier film diffusé au cinéma chez nous, on espère qu’il saura séduire les spectateurs et diffuseurs, pour que celui annoncé en scène post-générique, tournant autour de la célèbre Wild Police Story, nous parvienne aussi.