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Hayao Miyazaki reçoit l’Oscar du meilleur film d’animation pour « Le Garçon et le Héron »

Ce dimanche 10 mars à la cérémonie des Oscars 2024, Hayao Miyazaki, avec son film Le Garçon et le Héron, remporte l’Oscar du meilleur film d’animation. Retour sur cette victoire.

Plus de 20 ans après sa première statuette dorée décernée pour Le Voyage de Chihiro, le maître incontesté de l’animation japonaise Hayao Miyazaki, prouve que ses techniques d’animation 2D à l’ancienne triomphent toujours, même face à la hype des images de synthèse. Un prix en forme d’apothéose pour le sensei du légendaire studio Ghibli qui annonçait que Le Garçon et le Héron serait son dernier film. En effet, dix années se sont écoulées entre la sortie de ce dernier film et son précédent opus, Le Vent se lève. Il y a donc de grandes chances pour que ce soit bel et bien le dernier film de cet artisan perfectionniste, qui a tant contribué à donner ses lettres de noblesse à l’animation.

Je ne pense pas que ce sera facile [pour Miyazaki] de faire un nouveau long-métrage, estime Toshio Suzuki, producteur en chef des studios Ghibli.

« Il [Miyazaki] dit que sa vue est devenue mauvaise et que ses bras ne fonctionnent plus. Mais si vous me demandiez ce que je pense, je vous dirais qu’il exagère ! Pour moi, il a l’air plein d’énergie.« , ajoute monsieur Suzuki.

Un Miyazaki absent

Le réalisateur japonais était absent de la cérémonie des Oscars à Hollywood ce 10 mars. Grand cultivateur de la discrétion, il ne s’est pas non plus présenté à une conférence de presse Ghibli ce lundi à Tokyo. Ainsi, Toshio Suzuki, producteur en chef du studio, s’est exprimé à sa place sur la magnifique distinction décernée à son confrère. Hayao Miyazaki a accueilli sa nouvelle victoire aux Oscars avec retenue, afin de dissimuler sa joie. Il a simplement déclaré que c’était une bonne chose d’avoir gagné, déclare Toshio Suzuki qui l’a eu au téléphone.

Hayao Miyazaki
Le réalisateur japonais Hayao Miyazaki, à Tokyo, le 6 septembre 2013. (KOJI ITO / YOMIURI / AFP)

Un film profondément autobiographique

Le film est empreint d’onirisme et de magie, marque de fabrique de Miyazaki. Comme dans Le Vent se lève, ce long métrage contient des éléments autobiographiques puisqu’il se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, époque traumatisante de son enfance. Il y a une maintenant un an, le réalisateur confiait que « Cet univers provient pour l’essentiel de mes souvenirs. […] La vérité sur la vie n’est pas quelque chose de lumineux, ou de juste. Cela contient tout, y compris une part de grotesque ». Il ajouta que, comme Mahito, lui aussi avait vécu dans une grande maison de campagne pour fuir les bombardements pendant la guerre, lorsqu’il était enfant.

Il était temps de créer une œuvre en extrayant des choses tapies au plus profond de moi-même, Hayao Miyazaki.

De plus, dans Le Garçon et le Héron, un vieux gardien de l’équilibre du monde magique, qui s’effondre, cherche un successeur. Cette mise en scène est peut-être elle aussi, le reflet de ce qui est tapi en Hayao Miyazaki. Il se questionne sans nul doute sur la question de l’avenir artistique de Ghibli, alors que son fils aîné, Goro Miyazaki, a renoncé à en prendre la tête. D’autant plus que Ghibli est devenu en fin d’année dernière, une filiale de la chaîne de télévision japonaise Nippon TV, laquelle s’est engagée à « protéger le savoir-faire et la valeur de la marque » du studio et à respecter son autonomie.

Un Oscar qui divise

Pour beaucoup, l’Oscar du meilleur film d’animation revenait de loin à Spider-Man : Across the Spiderverse, qui faisait partie des grands favoris en lice. Ainsi, Shameik Moore, le comédien qui joue Miles Morales, exprime sa déception face à la victoire du film Le Garçon et le Héron, en déclarant : « On s’est fait volé le prix !« . Chris Miller, co-scénariste, a fait preuve de plus de résilience face à la défaite de Spider-man : Across the Spiderverse aux Oscars et déclare « Si on doit perdre, autant le faire contre le GOAT (Miyazaki) ».

Spider-Man confronté à La Tache, un super-vilan. / «Spider-Man : Across the Spider-Verse », Sony Pictures Animation

La déception des fans à travers le monde et de l’équipe du film est compréhensible lorsque l’on sait que, moins d’un mois auparavant, Spider-Man : Across the Spiderverse a raflé 7 récompenses (sur 7, qui dit mieux ?) lors de la cérémonie des Annie Awards, aussi surnommée les Oscars de l’animation. En effet, le film repart avec le même bilan que son prédécesseur Spider-Man : New Generation et balaie la concurrence, sauf pour ce qui est de la cérémonie des Oscars. Contrairement à son premier opus, Spider-Man : Across the Spiderverse n’a pas réussi à s’imposer face à ce qui pourrait être le dernier long métrage du maître de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki.