Tome 10 :
L’arc mouvementé de Goldy Pond continue en sombrant toujours plus dans la noirceur.
Au cœur de Goldy Pond, les chasseurs sont devenus des proies ! Menés par Emma et Lucas, les enfants traquent désormais les démons sur leurs terres… Luce et Nouma éliminés, il reste encore trois braconniers à abattre, et pas des moindres : Nouth, enragé par la mort de sa compagne, lord Bayon, le maître des lieux… et le plus terrifiant de tous, le grand-duc Leuvis ! Emma parviendra-t-elle à retenir ce dernier jusqu’à l’arrivée de ses camarades ?
Dans ce tome la bataille fait rage. Chaque page nous fait tomber encore plus dans les ténèbres du monde dans lequel vivent nos héros. Les affrontements y sont cruels, violents, voir macabres, le sang coule à flot, la haine et la folie semble prendre possession des personnages, protagonistes comme antagonistes. Si l’atmosphère dans les volumes précédents était bien glauque et inhospitalière, ce tome, voire cet arc tout entier marque un tournant pour la série qui embrasse pleinement son côté noir. Ce tome se veut dynamique, frénétique, comme un pur manga shonen, ce qui est paradoxal pour une série qui nous a habitué à plus de finesse et de subtilité.
Quand c’est noir il n’y a plus d’espoir. Cependant, ce n’est pas ce que pense Emma, comme tous ses compagnons d’ailleurs, tous décidés à mener leur rébellion à bien. On assiste dans ce tome à une certaine convergence en matière de personnages, où tous sont développés intelligemment de par la situation qui l’oblige. En ce temps de guerre, ces derniers redoublent d’ingéniosité, chacun de leurs côté pour faire tomber leurs oppresseurs. On aime les voir collaborer, contre-attaquer et l’emporter, ne serait-ce qu’avant un énième retournement de situation bien tragique comme sait si bien le faire Kaiu Shirai, adepte du manège émotionnel pour ses lecteurs.
Bien que l’action soit à l’honneur dans ce volume, on parvient néanmoins à trouver au sein de cette bataille, un fil rouge développant encore et toujours plus le scénario. L’histoire se fait ainsi sur plusieurs tableaux, développant les personnages, peu importe leur camp. On discerne ainsi un but à travers les actions des uns, comme des émotions chez d’autres. L’accent semble donc bel et bien porté sur « l’anthropomorphisme » en forçant toujours plus le parallèle entre l’homme et l’animal, le chasseur et le chassé.
Tome 11 :
On assiste enfin avec ce tome à la conclusion de l’arc Goldy Pond, l’arc le plus sombre de la série. C’est l’heure du bilan !
Les survivants de Goldy Pond ont lancé la rébellion contre les Braconniers. Il n’en reste plus qu’un seul à éliminer, Lord Leuvis. Ce dernier se réjouit des événements, lui rappelant l’époque des chasses. Les attaques des autres braconniers ont laissé des blessés graves dans le camp des humains mais ils reçoivent une aide extérieure plus que bienvenue.
Les conclusions d’arc posent toujours une question : apothéose ou déception ? Dans ce volume, on est bien plus proche de la première. Malgré le fait que tous ses plans soient tombés à l’eau, le petit groupe de rebelles mené par Emma est bien déterminé à vaincre le redoutable chef des braconniers et reprendre sa liberté. Ce tome se veut ainsi explosif, comme les deux précédents certes, mais encore plus quand on connaît la fin. On retrouve ainsi le talent de la dessinatrice avec un découpage toujours aussi fluide (et que c’est satisfaisant), mais au-delà, l’atmosphère est nerveuse et surdosée à l’adrénaline, et on ressent toujours autant bien la panique des personnages. Enfin le tout est agrémenté d’un duel époustouflant entre Emma et Leuvis, dont la rivalité n’a cessé d’être alimentée depuis un bon bout de temps. Le fougue intellectuelle contre la démence furieuse, qui va l’emporter ?
On constate néanmoins une faiblesse, l’arc dure trop. Si l’on est satisfait par ce final grandiose, on ne peut s’empêcher de se demander quand tout cela va se terminer, puisqu’entre nous, on sait très bien qui va gagner. En effet dans ce tome, le manga à tendance à se perdre dans une action trop longue, n’allant pas au bout et jonché de césures stratégiques, sans compter les dialogues et monologues pompeux qui ne viennent pas aider. Le manga qui s’était démarquer par son atmosphère axé sur une action plutôt intellectuelle semble complètement embrasser son côté Shônen mais surtout, « à rallonge ». C’est comme si l’auteur voulait un certain vide (Kaiu qu’est qu’il t’arrive ?!).
Mais le manga se rattrape en rebondissant très rapidement, et en revenant aux bases. L’intrigue sur Minerva est relancée (enfin), de plus les enfants vont devoir se dépêcher et vite panser leurs blessures pour faire face aux nouveaux démons qui arrivent. En plus de la tension, le suspens est relancé. On a hâte de voir comment le groupe d’Emma va y faire face, et si l’auteur aura appris de ses erreurs.
Pendant ce temps, vous pouvez retrouver les 10 premiers volumes aux éditions Kazé, le prochain sortira en février 2020. Nous rappelons aussi que la saison 2 de l’anime est normalement prévu pour courant 2020, et évidemment, nous vous tiendrons informé des prochaines nouvelles là-dessus.