On ne présente plus Rumiko Takahashi, Grand Prix 2019 du Festival international de la BD d’Angoulême. Cette autrice qui avait débuté sa carrière en 1978 avec Urusei Yatsura, éditée pour la première fois en France en 1994 avec Ranma 1/2, retourne à la prépublication hebdomadaire avec Mao, sa nouvelle série shōnen. Le manga est disponible aux éditions Glénat, les deux premiers tomes étant sortis le 1 juillet 2020.
À l’âge de 7 ans, la jeune Nanoka Kiba a perdu ses deux parents dans un accident. Aujourd’hui en troisième année de collège, elle revient sur les lieux du drame et se retrouve projetée un siècle plus tôt, en pleine ère Taisho. Dans ce Japon du début du XXe siècle, elle rencontre Mao, un chasseur de yôkai, qui la considère comme l’un d’entre eux. À la recherche de la créature qui l’a maudit, il va aider Nanoka à lever le mystère sur sa véritable nature…
Mao nous plonge dans un univers qui a fait les grandes heures de Rumiko Takahashi, celui de l’imaginaire dans un folklore très japonisant, rempli de yôkais et démons en tout genre. C’est dans un monde en apparence très similaire au notre que vit Nanoka Kiba, jeune collégienne ayant perdu ses deux parents dans un accident il y a fort longtemps. Elle se retrouve transportée dans le temps et rencontre un homme du nom de Mao qui est un chasseur de démon. Mao a été maudit par un démon très dangereux, le même qui a supposément tué les parents de notre héroïne. Ensemble ils vont mener l’enquête pour lever le voile qui entoure ce vilain yôkai.
L’histoire se situe donc au même endroit, mais dans deux temporalités différentes, une à notre époque et une à l’ère Taisho en 1923. Nanoka passe par un portail et quand elle revient à son époque, elle ne sait pas combien de temps s’est écoulé, la durée étant aléatoire. Par exemple, elle peut partir pendant 3 heures, puis revenir et constater que tout un mois s’est écoulé. Un phénomène qui pose problème dans sa vie, notamment auprès de la seule famille qui lui reste, son papy. Nos héros vont vivre de nombreuses péripéties, toujours dans le but de se rapprocher de Byoki, le fameux démon renard. Ils vont rencontrer de nombreux personnages ayant un problème, puis le résoudre, ce qui va les faire avancer d’un pas vers leur objectif. Un schéma narratif épisodique assez simple donc, mais qui s’accélère dès le second tome. Leur but final est peut-être plus proche qu’on le pensait ? Cette question en pose une autre : Quid de la longévité de la série ?
Une chose est sûre, Rumiko Takahashi n’est plus toute jeune et cela se ressent sur le dessin. En plus d’être passé au numérique, on ne sent pas les personnages vivre au travers de son dessin comme c’est le cas dans un Ranma 1/2 que nous avons l’occasion de lire en ce moment avec l’édition originale en cours chez Glénat. Les personnages sont très statiques et les trames de l’auteure en version numérique ne valent pas celles faites à la main. Nous pouvons néanmoins encourager la volonté de madame de faire le dessin elle-même au lieu de déléguer.
L’histoire et l’univers restent somme toute assez classique et dans la veine de ce qu’a pu produire l’autrice par le passé, très similaire à un titre comme Inuyasha par exemple. Cela n’en reste pas moins efficace et sympathique, d’autant qu’on sent que Takahashi a fait ce qu’elle voulait et on ne peut qu’admirer tout le travail qu’elle continue de fournir, elle qui n’a plus rien à prouver. Le tome 3 de Mao est prévu chez Glénat pour le 21 octobre 2020 en France.