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Parasite Tome 3 – Les tueurs sans visage

Le tome 3 de Parasite, manga d’Hitoshi Iwaaki et ré-édité par Glénat, est disponible en librairie pour notre plus grand plaisir et pour celui de tous les fans de la série qui a déjà presque 20 ans.

L’hybridation de Shinichi et Migy progresse. Ils deviennent maintenant un objet d’études pour des parasites curieux. Mais ceux-ci peuvent-ils lutter contre leur nature ?

Après avoir fait la rencontre de Kana, cette mystérieuse adolescente sentant la présence des Parasites, Shinichi et notre ami Migy ont pu lever le voile sur la mort de la mère du héros en menant une bataille acharnée pleine d’émotions. Maintenant, nos acolytes doivent faire face à une nouvelle menace, un individu dont l’identité et la venue ne rassure pas les deux compères : Hideo Shimada. Ce parasite complet, grand athlète antipathique, est dans le même lycée que Shinichi. Les deux jeunes garçons s’adonneront à un jeu d’investigation sur l’un l’autre afin d’anticiper au mieux un possible affrontement. La tâche serait tout de même plus aisée si les médias et la ville ne venaient pas d’apprendre l’existence de « Bouches sans visage », et si l’hybridation entre Migy et Shinichi se stabilisait… Comment Migy et Shinichi parviendront-ils à gérer la situation ?

Ce troisième tome de Parasite nous immerge dès les premières cases dans cette atmosphère anxiogène et pesante, mais complètement addictive. On commence en effet par l’introduction d’un nouvel antagoniste, Hideo Shimada, un adolescent dont le cerveau a totalement été apprivoisé par un parasite. Ce dernier est aussi lié à un autre personnage que nous avons précédemment rencontré : Ryoko. Une continuité qui montre que Hitoshi Iwaaki porte une grande attention et une grande rigueur à son scénario, et c’est fortement apprécié !

Cet antagoniste est extrêmement prenant et curieux : offrant très vite une sorte d’armistice à nos héros, ses bas instincts seront néanmoins très sauvages, voire indomptables. Pourtant, le chara-design de Shimada est celui d’un personnage froid qui aurait la maîtrise de lui-même. Ce choix très contrasté, mais néanmoins subtile et intelligent, montre une nouvelle fois le talent du maître. Cependant, Shinichi et Shimada ont deux grands grands points communs : Shinichi réagit de plus en plus comme son parasite, à l’image de la « possession » de Shimada, et les deux adolescents voient planer sur eux la même menace, celle venant à dévoiler leur identité aux yeux du monde.

En effet, nous avons appris dans le tome précédent que notre cher Migy se liait de plus en plus à Shinichi, suite à son opération de sauvetage à travers son cœur. Ainsi, les deux êtres influent sur l’un l’autre. Deux exemples dans le tome sont flagrants : d’abord, Shinichi, qui a tenté de s’occuper d’un chien souffrant avec Murano, a cherché à jeter l’animal dans une poubelle en disant que celui-ci n’était plus qu’un vulgaire « morceau de viande en forme de chien », effrayant alors la jeune fille. Une froideur pragmatique, qui n’est pas sans rappeler sa main droite. Ensuite, c’est au tour de Migy de faire preuve d’un élan pacifiste, en demandant à Shinichi de « Laisser faire la police » pour que ce dernier ne risque pas de mourir sous la violence de Shimada. Cette brève inversion des rôles montre bien l’hybridation progressive des personnages, qui bénéficient d’un développement de haute volée.

Dans ce tome, la police et les citoyens découvrent l’existence de « Bouches sans visage », monstres qui seraient à l’origine des nombreux meurtres et nombreuses disparitions. Cette menace plane tant sur Shinichi que sur Shimada : bien que les deux jeunes adolescents ne soient pas impactés de manière identique par leur parasite, il leur arrive parfois de se métamorphoser en public. Dans ce prolongement, Shinichi devra mentir à son père, qui lui révélera de vive voix la vérité sur la mort de sa mère. Idem, Shimada, qui cachait son identité (peut-être pas aussi bien que Shinichi), se verra démasqué par une élève nommée Hiroko, qui comparera son visage à de la « pâte à modeler », une découverte fatale pour notre antagoniste.

Ce retournement de situation vient créer une nouvelle « guerre » non plus entre parasites, mais entre parasites et humains, et il se pourrait bien que ces derniers aient trouvé un moyen de connaître la véritable identité de leurs interlocuteurs… En plus d’être extrêmement riche d’un point de vue scénaristique, ce tome renferme des planches tout aussi remarquables ; nous noterons ainsi la page 250, scène sidérante qui n’est pas sans rappeler le coup au cœur qu’aura subi Shinichi quelque temps avant. Idem, les pages concernant les aveux du père de Shinichi quant à la mort de sa mère sont extrêmement émouvantes, car très statique et solennelle, venant presque arrêter le temps, toujours avec cette narration très omnisciente.

En bref, ce tome est peut-être le meilleur pour l’instant : le manga passe un cap fort, dépassant ainsi le simple combat. Sa portée psychologique et émotionnelle se fait de plus en plus ressentir, c’est un plaisir ! Le tome 4 de cette édition sortira le 18 août, toujours chez Glénat.