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Dead Company Tome 1 – Un seul game over

Dead Company est le nouveau survival game de l’habitué Yoshiki Tonagai. Avec deux volumes parus au Japon, la série toujours en cours est éditée en France chez Ki-oon. Le premier tome est déjà disponible en librairie.

Ryosuke, notre nouveau héros pour ce terrible survival game, a survécu à un jeu de survie il y a trois ans. Toujours traumatisé par ses actions passées, il se retrouve à travailler pour la Entertainment Dead Company qui trouvera en son expérience mortelle une mine d’or. Le but : rendre les jeux développés toujours plus réalistes. Seulement, Ryosuke va vite découvrir le pot aux roses : les personnages en jeu sont en fait de vrais humains, mais en plus, les développeurs sont comme lui, sélectionnés pour leur « expérience hors-norme ». Alors qu’il était prêt à plier bagage, une participante va attirer son attention au point qu’il veuille la sauver de ce manège. Ryosuke devrait pourtant faire attention à ne pas retomber dans ses vieux travers… 

Dead Company a un air de déjà-vu, pour ceux ayant lu « Doubt » et « Judge ». Le thème du survival game demande beaucoup d’ingéniosité pour tenir le lecteur en haleine et pour surtout ne pas être prévisible. Quelques points de ce premier tome ont réussi ce pari, tandis que d’autres demanderont encore un peu de patience. 

Ce premier tome présente deux intrigues majeures : celle du jeu « réel » et celle liée aux développeurs. Ryosuke est perturbé, d’abord par le jeu qu’il s’amuse à rendre plus réaliste (qui ressemble d’ailleurs à Danganronpa) et qui lui rappelle sa propre expérience. C’est ensuite au tour de ces développeurs masqués qui jouissent de la torture de leurs victimes. Notre héros ne peut s’empêcher d’être intrigué par le développeur nommé « Rabbit », qui lui aurait fait jouer à un jeu similaire 3 ans plus tôt, jeu qu’il a remporté. Il faut saluer l’effort de l’auteur d’apporter une plus grande complexité dans son œuvre en mélangeant les enjeux et les possibilités. Les clés d’un bon thriller donc.

La première intrigue est malheureusement prévisible, bien qu’il soit toujours intéressant de voir l’envers du décor. On espère que ce pan de l’histoire saura nous surprendre par la suite, mais ce n’est pas le cas pour l’instant. On sent que l’auteur essaye, avec l’introduction d’une nouvelle participante en la personne de Kyo, qui n’est autre que la sœur de la défunte Akari, une jeune femme extrêmement importante pour Ryosuke. De façon assez prévisible, Ryosuke se met en tête de la sauver. La seule petite surprise restera sa capacité à manier les armes, qui pourra être intéressante par la suite. La détermination de notre héros laisse espérer des opportunités scénaristiques. On espère vivement que ceci sera exploité à bien pour nous surprendre d’avantage, auquel cas cette œuvre ne saura satisfaire les lecteurs les plus critiques. 

La seconde intrigue est déjà plus rafraîchissante ! Ryosuke, ancienne victime, a non seulement l’occasion de devenir un bourreau, mais a l’opportunité de démasquer son propre tortionnaire en le battant à son propre jeu. Ce genre de confrontation offre une nouvelle dimension au survival game, soit celle d’un jeu opposant le développeur à sa victime et non des individus sans lien particulier entre eux. Les possibilités sont aussi multiples sur ce point et pourront surprendre les plus sceptiques d’entre nous. 

Bien que la mécanique scénaristique soit considérée comme répétitive, Yoshiki Tonogai n’a pas hésité, dès le premier tome, à incorporer beaucoup de violences physiques et psychologiques. Le ton est donné de la première à la dernière page et ça, on aime ! Les prochains tomes risquent d’être encore plus sombres que celui-ci, et nous attendons l’auteur au tournant. En attendant, il faudra nous-mêmes réfléchir au chemin que prendra Ryosuke : celui d’un héros justicier ou celui d’une victime assoiffée de vengeance ? Seul le temps nous le dira, le prochain volume étant prévu pour le 5 novembre.