Doppelgänger est un manga de TAMAKI Vanessa Chihiro paru en 2014 au Japon et terminé en 4 tomes. Aujourd’hui nous allons donc parler du dernier tome qui conclut la série chez Kazé sorti le 21 octobre 2020.
Accusé à tort dans une affaire de meurtres en série, Makoto Kenzaki est exécuté. Par un coup du sort, il se retrouve projeté dans le temps juste avant que les crimes ne soient commis ! Pour empêcher les meurtres à venir et se venger du véritable assassin, le Makoto du futur choisit comme partenaire… son double du passé ! Ensemble, ils vont alors mener l’enquête pour découvrir le coupable. Le compte à rebours est lancé…
Nous y sommes, après un tome 3 plein de rebondissements, qui lançait le climax de ce thriller haletant, les révélations sont faites ici et tous les mystères autour de Makoto et Kenzaki disparaissent.
Une chose est sûre, les découvertes faites dans ce volume vont surprendre le lecteur, mais pas sûr que ce soit dans le bon sens du terme. En effet, on apprend l’identité du psychopathe qui veut charcuter la bande d’artistes. C’est donc un personnage qu’on ne soupçonnait pas le moins du monde qui est finalement le coupable. En soi, cela pourrait être une bonne chose, réussir à faire en sorte que le lecteur ne se doute de rien n’est pas facile, mais pour cela, il faut que les explications tiennent la route. Malheureusement, on a ici affaire à des éléments scénaristiques sortis de nulle part et tirés par les cheveux.
Résultat, on peine à croire à ce dénouement. Pourtant, la crédibilité, c’est bien la chose la plus importante pour un manga d’enquête comme celui-ci. Ajouter des personnages au dernier moment, dont un frère jumeau, dans le plus grand irrespect du Décalogue de Knox. Si l’auteur avait vraiment cette idée depuis le début, il fallait l’amener plus tôt, plus intelligemment. C’est à se demander si le manga n’a pas tout simplement été annulé prématurément au Japon.
Néanmoins, l’idée de mettre un personnage en tant que véritable cerveau depuis le début de l’histoire est bien expliquée, avec un flashback sur sa vie et sa relation avec le professeur. Cela explique quelques actions dans les tomes précédents, et une relecture pourrait révéler une nouvelle vision de l’œuvre. On regrettera aussi la fin avec le personnage de Hikari, qui prend une décision très importante pour nos héros, une fois encore sortie du chapeau de l’auteur, avec une justification bancale. On en ressort frustré, dans l’incompréhension de ce qui se passe.
Même si la toute fin est plutôt belle, avec la relation entre Makoto et Kenzaki qui atteint son sommet, elle reste très convenue et prévisible. C’est vraiment dommage pour une série qui avait réussi à nous captiver et nous intriguer trois tomes durant. On sait qu’il est difficile de conclure les histoires policières, mais cela risque de gâcher toute la série pour certains lecteurs étant donné l’importance du dénouement dans ce genre d’histoires. Les lecteurs moins exigeants ou préférant se concentrer sur le voyage plutôt que la destination pourront tout de même passer un bon moment avec cette série. Vous pouvez retrouver la série chez Kazé, en 4 tomes.