The Unwanted Undead Adventurer est un shonen fantasy de Yu Okano et Haiji Nakasone. Prépublié dans le Comic Gardo en 2017, la série compte pour l’instant 6 tomes au Japon. Le premier tome est disponible chez Meian depuis le 28 août 2020.
Cela fait maintenant dix ans que Lendt veut devenir aventurier, mais celui-ci stagne au rang Bronze. Un jour, il se rend dans le Donjon de la Lune d’Eau afin de s’y entraîner et d’y trouver des ressources à revendre. Mais il tombe nez à nez avec un Dragon, créature démoniaque qui ne fréquente normalement jamais ce donjon classé « débutant ». Paralysé par sa puissance, il se fait dévorer et meurt. Pourtant, il se réveille sous la forme d’un démon Squelette. Désorienté, il réussit finalement à bénéficier de l’ « évolution substantielle », une capacité que seuls les montres possèdent, et décide de tout faire pour redevenir humain. Commence alors une lutte sans merci contre les monstres du Donjon !
L’histoire de Lendt commence avec un ton digne d’un conte chevaleresque. Lendt Faïna est un aventurier de rang bronze depuis 10 ans, mais son objectif est clair : il veut grimper les échelons et devenir super puissant ! Après être retourné dans un donjon qu’il connaît mieux que personne, étant passionné, il se retrouve nez à nez avec un Dragon encore inconnu… qui le tue sur le coup ! Seulement, l’attaque de ce dragon ne l’envoie pas vraiment dans l’autre monde, car Lendt se retrouve transformé en un démon squelette ! La suite de son aventure s’annonce compliquée. Notre héros parvient tout de même à se transformer en Goule avant de sauver la vie d’une jeune humaine débutante, Lina Lepage, qui l’aidera à lui trouver des vêtements et lui redonne confiance en lui et son avenir.
Il se promet de revenir la chercher une fois qu’il aura acquis une forme moins monstrueuse, et pour ce faire, il se dirige vers une ancienne connaissance : Lorraine Vivier. Elle accepte de l’aider, seulement s’il lui prête allégeance. Notre héros accepte sa demande et se met en quête de ressources pour aider sa maîtresse, ce qui le mène à faire une nouvelle rencontre, qui changera sans doute le cours de son aventure. Le premier tome de The Unwated Undead Adventurer nous laisse ici sur notre faim. Avec son univers et son système proche d’un RPG ou d’un MMO, ce n’est pas l’originalité qui pourra aider le titre, notamment à cause des nombreux titres très isekai sortis cette année, comme So I’m A Spider, So What ? qui nous a plus séduit.
La narration est inégale, à la fois entraînante d’un côté, mais très vite lassante d’un autre. Le point positif est sans aucun doute le personnage de Lendt, que les autres semblent bien connaître, avec une nostalgie très mystérieuse. Dès lors, l’on comprend que Lendt est un aventurier certes moyen, mais très attachant, voire marquant. Mais pourquoi ? Qu’a-t-il fait en 10 ans d’aventure ? Ces questions rendent la lecture assez intéressante et donnent à cette introduction une certaine saveur. Aussi, Lendt arbore un masque qu’il ne peut retirer car « maudit » : on a hâte de voir ce dont-il adviendra de cet élément scénaristique.
Malheureusement, cette narration n’arrive absolument pas à s’accorder avec le dessin très dynamique et vivant. La majeure partie du scénario reste très monotone, du moins, pas assez dynamique à notre goût. En effet, au regard de la multitude de mangas arborant ce concept, la narration manque soit d’humour, soit de fulgurance. De plus, quelque chose nous a fortement déplu dans ce premier tome : la vitesse à laquelle Lendt devient une goule, soit une forme beaucoup plus agréable pour lui que celle du Démon Squelette. Tout cela vient bien trop vite, à croire que l’auteur voulait se débarrasser de ce fardeau ! Seulement, il aurait été peut-être plus opportun d’attendre au moins la fin du tome pour parfaire cette transformation avec plusieurs épreuves, laissant ainsi place à plus d’humour et plus d’interactions.
Le dessin de Haiji Nakasone reste cependant la grande force de ce manga : les illustrations sont profondément plaisantes et le tome jouit d’un découpage propre et clair, ainsi que d’une bonne maîtrise du contraste et des trames. Le chara-design de Lendt en goule est très perturbant et glauque, ce qui reflète très bien l’aspect de « monstre » qu’il revêt après avoir perdu son humanité. Les tomes 2 et 3 sont déjà disponibles en librairie, on espère que la suite réussisse à nous accrocher un peu plus.