Aozora Yell est le slice of life romantique culte de Kazune Kawahara. La série publiée en 2008 au Japon en 19 tomes s’était arrêtée en France au tome 5, mais aujourd’hui, Panini Manga remet ce titre au goût du jour dans une nouvelle édition ! Les deux premiers tomes sont disponibles depuis le 6 janvier dernier.
« Tsubasa est une jeune fille timide et introvertie. Elle rêve de faire partie d’une fanfare qui encourage les équipes de baseball lors du grand tournoi inter-établissements. Bien décidée à vaincre sa timidité, elle intègre le lycée Shirato, réputé pour son équipe et sa fanfare. Mais pour une débutante comme elle, entrer dans ce club très select n’est pas chose facile… Sa rencontre avec Daisuke Yamada va l’aider à croire en elle et à faire le premier pas. »
L’histoire commence par nous présenter Tsubasa, une jeune fille timide qui a pour rêve de rejoindre la fanfare la plus prestigieuse de tout le pays ! Malgré ses doutes et le manque de soutien de la part de son entourage, elle intègre le lycée de Shirato dans ce but. Cependant, ses propres tourments semblent l’empêcher de sauter le pas… C’était avant de rencontrer Daisuke Yamada devant la vitrine des trophées de l’équipe de baseball ! Devant ces victoires arborant un ensemble de rêves, Daisuke est déterminé à intégrer l’équipe de baseball et à avoir Tsubasa à ses côtés pour l’encourager depuis les tribunes de la fanfare !
C’est ainsi que le destin a mis ces deux jeunes adolescents avec un même rêve sur le même chemin. Grâce au grand sourire de Daisuke, Tsubasa décide de sauter le pas et de s’inscrire au club ! Mais notre héroïne fait face à de nombreux obstacles qui ne font que la replonger dans ses tourments… Daisuke, témoin de la détresse de son amie, devient alors un véritable rock pour Tsubasa. Dorénavant, elle veut réussir pour lui !
Grâce à une collaboration hors-pair, nos deux héros parviennent peu à peu à s’approcher de leur but. Tsubasa n’a jamais été aussi proche d’un garçon de sa vie et commence à ressentir des sentiments encore inconnus… Mais les choses s’enveniment lorsque Tsubasa apprend qu’elle doit jouer devant tout le lycée ! La pression monte, surtout sous les yeux de la sévère Yoko Sugimura, professeure et chef d’orchestre. Alors que Tsubasa joue avec passion en portant le porte-bonheur offert par Daisuke, un terrible évènement se produit, lequel ne passera pas inaperçu aux yeux du jeune homme… et ceux de Mizushima, première trompette ! Comment Tsubasa va-t-elle s’en sortir ? Comment Daisuke réagira-t-il face au premier échec de Tsubasa ?
Ces deux premiers tomes nous plongent avec délicatesse dans une romance innocente, sincère et légère. En plus de ça, ce récit, symbole d’espoir, partage une bonne d’ose d’ondes positives et ce au rythme de la trompette de Tsubasa nommée « Smile« . L’univers de Aozora Yell est évolue autour de la musique et du sport, faisant de lui un shojo destiné à tous ! A ce titre, il est original et très satisfaisant.
De surcroît, le personnage de Daisuke est notre coup de coeur absolu. C’est un jeune homme attachant, déterminé, doux, patient, attentif… il est difficile de lui trouver un défaut ! Il est aussi réaliste puisqu’il n’a pas de talent inné pour le baseball : il doit alors travailler d’arrache-pieds pour devenir un membre essentiel de l’équipe. Ce « prince charmant » imparfait est au final encore plus éloquent, surtout dans ce récit qui tend au dépassement de soi. En plus d’être un homme vertueux, Daisuke est aussi beau garçon : c’est vraiment le gendre idéal qui plaira à tous les lecteurs, à tous points de vue ! C’est d’ailleurs à lui que l’on doit les plus belles leçons positives de ce manga. Bien qu’énoncées de façon un peu trop idéale et manichéenne, son discours ne manque pas de pertinence. Bravo à Kazune Kawahara pour ce personnage !
Cependant, le personnage de Tsubasa ne fait pas l’unanimité, notamment au vue de la narration de ce manga. En effet, la narration se concentre à 90% sur la jeune fille et ses émois qui sont assez redondants. Ils ne sont pas impertinents, mais il est dommage de voir que l’héroïne se laisse un peu trop porter par Daisuke. Ces deux premiers tomes donnent l’impression que cette collaboration est unilatérale : uniquement au profit de Tsubasa. Daisuke garde toujours le sourire malgré les difficultés, lesquelles ne sont à tord que brièvement montrées, alors que Tsubasa menace de s’effondrer au moindre obstacle. De ce fait, elle se tourne beaucoup vers Daisuke qui lui apporte, par des actes positifs, énormément de soutien. Daisuke quant à lui s’inspire du talent de son amie sans que celle-ci ne lui rende la moitié de ce qu’il lui offre.
Afin de nous ôter ce goût quelque peu amer, il serait intéressant d’avoir le point de vue de Daisuke. Bien qu’il soit difficile d’éprouver autant de sympathie pour Tsubasa, le lecteur est totalement immergé dans son point de vue. Ceci permet à juste titre de réfléchir quant aux relations que l’on peut entretenir avec une personne admirée. Sur ce point, la narration est intéressante !
Le dessin quant à lui a bien vieilli et présente les caractéristiques classiques d’un shojo. Beaucoup de lumières, des plans rapprochés et croisés, un chara-design attrayant : en bref, la recette idéale d’une belle romance. Cependant, les pages manquent parfois de clarté, surtout dans le premier tome. Quoi qu’il en soit, de nombreuses double-pages sont intégrées au manga, ce qui rend la lecture charmante !
Ces deux premiers tomes nous laissent sur notre faim, notamment en ce qu’il s’agit de savoir si on les adore ou non. Pour le savoir, il faudra attendre le troisième tome de la série, à paraître le 3 mars prochain !