La Guerre des mondes est l’adaptation manga du roman de science-fiction culte de H. G. Wells. Scénarisé par Sai Ihara et dessiné par Hitotsu Yokoshima, cette nouvelle interprétation est disponible chez nous depuis le 4 février 2021, aux éditions Ki-oon.
En 1901, le quotidien de la petite ville anglaise de Mayberry est bouleversé par un événement incroyable : un énorme cylindre métallique s’est écrasé à proximité… Or, quelques jours plus tôt, une lueur inhabituelle avait été observée sur Mars. Pas de doute, l’objet vient de la planète rouge !
Les Anglais du début XIXe font la rencontre d’un Martien, et ce serait un euphémisme de qualifier ce premier contact de catastrophe. Très rapidement, l’extra-terrestre commence à dévaster toute la région à l’aide de terrible rayons laser, qui détruisent tout sur leur passage. Un choc pour cette nation dont l’armée est crainte à travers le monde. Malheureusement, les OVNI continuent de tomber du ciel et c’est désormais l’humanité toute entière qui est en danger face à ces êtres terriblement supérieurs.
Côté édition, c’est une sacrée réussite ! Couverture rigide et texturée, papier de très bonne qualité, tranche noire du meilleur effet et grand format, on sent que Ki-oon n’est pas resté indifférent aux acclamations reçues pour l’édition des Chefs-d’œuvre de Lovecraft. Malheureusement, la comparaison avec le manga de Gou Tanabe s’arrête ici, car le contenu n’est pas à la hauteur du contenant.
Le trait de Hitotsu Yokoshima nous plonge avec efficacité dans le contexte européen de l’histoire, notamment par sa ressemblance avec ce que la BD occidentale a l’habitude de proposer. Si les scènes de vies et le chara-design sont plutôt réussis, on ne peut pas en dire autant des Martiens. En effet, si leur apparence est dans l’idée générale qu’on se fait de ces aliens, avec une touche insectoïde bien sentie, ils peinent à impressionner. Il n’y a bien que quand ils attaquent qu’ils semblent effrayants, malgré leur gigantisme. Ces grands tripodes aux longues jambes ne dégagent malheureusement pas la pression qu’ils devraient, même à côté d’un humain esseulé.
Même constat pour les scènes d’action, le découpage et la mise en scène n’arrive pas à nous entraîner dans la panique qui frappe l’Angleterre. Un comble quand le personnage principal est photographe. En parlant du protagoniste, là aussi, l’écriture n’est pas mauvaise, mais pas vraiment bonne non plus. Il panique pour de petites choses, mais se calme avec une facilité déconcertante quand on lui dit « mais non les Martiens ne sont pas un danger tu verras ». Bon point cependant pour l’importance qu’il donne à son appareil photo, même si là aussi cela peut paraître irréaliste. On le sent investi d’une mission quasi-divine, celle d’immortaliser cette rencontre entre deux mondes.
N’ayant pas lu l’œuvre originale, il est difficile de savoir qui blâmer pour certains soucis, mais il saute aux yeux que cette adaptation n’est pas au niveau de ce qu’elle aurait pu être. Malgré tout, la lecture reste sympathique et nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise pour la suite.