Pour Rei, le cinéma est tout ce qui compte dans la vie. Le lycée n’est qu’un prétexte pour monter des projets et parler films avec ses camarades. Il ne l’avouera jamais à ses amis, mais son artiste préférée, Papico, ne joue pas dans des œuvres classiques. C’est une star… du porno ! Sa passion prend un tour singulier le jour où des affiches anonymes et injurieuses dévoilent que Papico habite dans le quartier du lycéen !
En bon fan, l’adolescent se précipite pour les arracher au beau milieu de la nuit… quand il se retrouve nez à nez avec son idole ! Pour lui, c’est un rêve qui se réalise, ainsi que le début d’une improbable amitié. Rei est loin d’imaginer que l’actrice s’apprête à l’embarquer dans une aventure digne d’un film de SF déjanté, avec super-pouvoirs et extraterrestres à la clé !
Panique à Roppongi, un gigantesque dieu de la destruction ravage le quartier et menace de piétiner Rei et sa famille. Alors que tout semble perdu, Papico déboule dans le plus simple appareil pour en découdre. S’en suit un combat de géants dont-elle triomphe, non sans mal.
Ce combat va être l’occasion pour Oku Hiroya de continuer à montrer l’actrice de film X sous des angles toujours plus osés. Les amateurs d’ecchi auront largement de quoi se rincer l’œil dans ce volume, tant absolument chaque élément est prétexte à l’érotisme. Peut être trop d’ailleurs, l’action et le découpage perdent un peu en dynamisme à force de vouloir en montrer toujours plus, un sacrifice pas forcément nécessaire vu la quantité déjà présente.
Côté dessin, comme dans son précédent manga Last Hero Inuyashiki, Oku use et abuse du numérique, lui permettant de proposer des environnements urbains ultra-réalistes. Les visages des personnages expriment une grande vulnérabilité, là les monstres qui appairassent dans la ville dégagent quelque chose de malsain, malgré leur apparence humaine. On regrettera cependant une réutilisation des cases parfois excessives. Côté couverture, nous sommes encore gâtés, l’illustration est superbe et l’effet métallique donne un vrai cachet au livre.
Si ce tome est placé sous le signe de l’action, il en profite pour lancer l’intrigue une fois pour toute. Les personnages vont devoir gérer les catastrophes, mais aussi leurs conséquences. Un retour à la réalité qui risque de faire mal. En effet, si le pouvoir de Papico et les événements qui touchent Tokyo se sont révélés bénins les deux premiers tomes, il en est tout autrement ici. Le dieu de la destruction a fait des victimes, et la jeune géante se retrouve au tribunal, condamnée à mort à cause des dégâts de sa bataille. Un choix d’ailleurs étonnant, condamner la sauveuse de Tokyo de la sorte ne paraît étrange. On peine à y croire et sa grâce est jouée d’avance.
Finalement, c’est peut être ce qu’on pourrait reprocher à ce troisième tome de Gigant. Les événements hallucinants s’enchaînent, les gens meurent par milliers, mais cela ne semble pas déranger les Tokyoïtes outre-mesure. Qui resterait habiter dans une ville de toute évidence prise pour cible par une puissance supérieure ? On espère que le prochain volume, prévu pour le 7 mai 2020, proposera plus de réponses sur le site ETE et l’origine des pouvoirs de Papico.