Beastars est un manga de Paru ITAGAKI paru aux éditions Ki-oon début 2019 en France. Nous vous avions déjà donné notre avis très positif sur la série dans sa globalité dans la critique du tome 7 . Ici, nous parlerons donc du huitième volume.
Au milieu des haines et des peurs viscérales, qui s’emparera du trône du Beastar ? Legoshi se sent épié, depuis un moment… et ce n’est pas qu’une impression. Le voilà confronté à un gigantesque serpent à sonnette qui se présente comme le vigile de Cherryton ! Le reptile s’avère être un grand admirateur du lycéen, avec une mission à lui confier : retrouver le meurtrier de Tem.
On retrouve notre loup favori, tourmenté, perdu dans ce qu’il doit faire, dans ses relations. En pleine crise d’adolescence, ce tome marque un tournant pour Legoshi qui gagne en maturité. Une évolution marquée par un nouveau chara-design, qui accompagne un changement de ton dans l’œuvre. Il coupe ses poils pour ne pas être reconnu par le gang avec qui il a eu une altercation plusieurs tomes auparavant. En effet, Gohin le panda arrive à persuader notre héros de garder un pied à l’école en journée et un autre au marché noir pour s’entraîner la nuit.
L’enquête sur le meurtrier de Tem continue. Legoshi a vu la mâchoire du meurtrier et commence à étudier les bouches des carnis de l’école pour identifier l’assassin. Un concours de circonstance lui fait remarquer qu’il n’a plus aucune force dans sa propre mâchoire. Il « s’herviborise » de plus en plus, tant mentalement que physiquement. Problème majeur pour un loup, il va donc chercher un moyen de contrebalancer ça et décide d’utiliser la force de ses pattes pour se battre.
La suite de son entraînement consiste à jouer au héros la nuit. Il capture de dangereux carnis avide de viande fraîche et les fait soigner par Gohin sans appeler la police. Le jour, il est étudiant à Cherrytown, la nuit, il est héros dans le marché noir. On peut noter de fortes ressemblances avec Batman qui n’agit que la nuit et ne tue pas les méchants comme Legoshi qui ne dénonce pas à la police. L’oeuvre s’attaque donc à un nouveau registre, l’héroïsme.
À la fin du tome notre loup retrouve enfin Haru et lui fait une demande en mariage, il assume totalement son amour et « s’herbivorise » encore une fois. Il a moins peur de ses sentiments, car il sait que son instinct ne le contrôle plus. La lapine, elle, ne souhaite pas que ce monde cruel ne change, tant qu’elle peut vivre heureuse au jour le jour avec Legoshi. Une opposition idéologique avec son amoureux, qui veut construire un monde nouveau et meilleur, notamment pour elle. Encore une fois, l’auteure nous fait aussi une critique du racisme envers les couples inter-espèces qui s’apparente au racisme que peuvent subir des couples mixtes et leurs enfants dans notre monde.
Le dernier chapitre est un bonus, où l’auteure nous fait une critique des réseaux sociaux avec Beastbook qui est l’équivalent d’Instagram dans notre monde. Le message vise à nous faire comprendre que les réseaux sociaux sont des moyens de communication qui peuvent autant rassembler que séparer. En étant prêt à tout pour le paraître, pour l’image, on oublie de vivre le moment présent. Un message certes convenu, mais tout de même important.
Si ce tome 8 ne fait pas beaucoup avancer l’histoire, il donne de l’épaisseur aux personnages et pose des bases pour la suite. Beastars s’enrichit tome après tome et possède de nombreuses cordes à son arc. Les aventures de Legoshi sont aussi intéressantes à suivre que la descente aux enfers de Louis, il nous tarde de les voir face-à-face de nouveaux. Les 9 premiers tomes de la série sont à retrouver chez Ki-oon.