Drifting Dragons est un manga de Taku KUWABARA publié au Japon depuis 2016 et qui compte aujourd’hui 8 tomes, toujours en cours. En France, pour fêter leur 20ème anniversaire, les éditions Pika nous ont sorti le premier tome le 4 mars 2020, profitant de la récente adaptation animée par Netflix il y a un mois de cela.
Autrefois, nombreux furent les aventuriers à se mettre en quête des dragons légendaires qui se dissimulent dans les cieux… Aujourd’hui, le Quin Zaza est l’un des rares dirigeables dragonniers encore en activité. Chacun a ses raisons d’embarquer et de poursuivre les dragons qui sillonnent les mers de nuages : pour l’argent, pour fuir ou pour les denrées que ces créatures offrent ! Mais à chaque voyage, c’est la vie de tout l’équipage qui est en danger, entre tempêtes effroyables, attaques de pirates de l’air ou traques de dragons hostiles…
Ce premier volume nous introduit immédiatement dans un univers de fantasy où les hommes chassent et se nourrissent de dragon. En effet, dans ce monde, les dragons offrent des denrées rares que ce soit leurs viandes, leurs huiles et bien d’autres qui peuvent servir à plus d’une chose. Ici, nous suivons l’équipage du Quin Zaza et plus précisément de Mika, un jeune chasseur, passionné de dragons. Il chasse principalement pour manger du dragon qu’il considère comme la meilleure viande du monde.
Les premiers chapitres de ce tome suivent un même schéma scénaristique : l’équipage vit un moment paisible, un dragon apparaît, ils combattent le dragon, festoient la victoire autour d’un bon repas avec cette viande de dragon. Ce schéma qui pourrait paraître redondant, est en réalité une très bonne idée de l’auteur pour nous raconter le quotidien de nos personnages et le monde dans lequel ils vivent.
Le lecteur s’attache très facilement aux différents personnages de l’équipage, grâce à leurs relations qui paraissent crédibles. On sent tout de suite que l’équipage existe depuis un certain temps, qu’ils ont vécu des choses ensemble et le lecteur se sent donc impliqué, d’autant plus quand un personnage est en danger de mort.
Le personnage principal, Mika, est un personnage très « shonen » dans l’âme, il n’hésitera pas à se mettre en danger pour ce qu’il aime, le rendant attachant et admirable à la fois. Il est le pilier de l’équipage. On fait aussi la connaissance d’autres membres comme Takita, la petite nouvelle à qui on assigne les basses besognes ou encore Giraud qui a une histoire poignante avec son père. Des backgrounds appréciables et qui esquivent le piège d’être la seule source de sympathie pour les personnages.
On peut aisément deviner une grande inspiration de Hayao Miyazaki et plus précisément de son manga Nausicaä de la Vallée du Vent, dans le style de dessin ou les tenues de nos héros, mais surtout dans les designs des monstres. Néanmoins, l’auteur a sa propre identité, loin d’être une pâle copie, Drifting Dragons possède une âme qui lui est propre. S’affranchissant du thème écologique dans lequel il aurait pu facilement tomber, ici les personnages n’ont pas ce genre de préoccupations et n’hésitent pas à partir à la chasse pour extraire un maximum de ressources. En cela, l’auteur est drastiquement opposé à Miyazaki et son Nausicaä.
Taku Kuwabara soigne les détails de son univers par son trait fin et précis, mais aussi par la cohérence de son monde. Par exemple, il explique chaque recette à base de viande de dragon à tel point qu’on pourrait les reproduire dans la vraie vie (sans le dragon, bien-sûr). C’est ce genre de choses qui donne au lecteur un sentiment d’appartenance à l’univers.
Alliant avec brio la chasse, la cuisine et la fantasy, Drifting Dragons est une des très bonnes pioches de cette première moitié de 2020. Le tome 1 est déjà disponible dans vos libraires et le tome 2 arrive le 5 juin prochain toujours aux éditions Pika.