The Devil of the Gods (ou Kamigami no Akuma de son nom original) est un manga d’horreur dessiné par Kozo Takahashi et écrit par Tsukasa Saimura. Parue en 2018 au Japon, la série est toujours en cours et compte aujourd’hui deux tomes. En France, elle est publiée aux éditions Glénat. Attention, ce manga est destiné à un public averti.
Un homme poignarde seize personnes dans le métro de Tokyo. Ce sera le point de départ d’une série d’incidents mystérieux… Renji Amamiya est attaqué par Toriko, une prostituée dont il est amoureux, mais il est sauvé in extremis par le père Mitakura, exorciste de renom qui lui révèle l’existence des démons…
Dès les premières pages, une ambiance pesante et malsaine s’installe : une tuerie de masse en plein jour, le tueur courant toujours et un jeune homme, Renji Amayima, fou amoureux d’une prostituée nommée Toriko. Chômeur, pas forcément le plus beau, Renji cherche à sauver Toriko de sa vie malheureuse, condamnée à travailler pour des macs malveillants.
Troublé par sa dernière entrevue avec la jeune femme, Renji décide de s’aérer l’esprit sous le clair de lune où il croisera une Toriko à l’allure étrange, voir monstrueuse : la jeune femme s’est transformée en démon ! Elle se jette sur notre héros désemparé avec une seule idée en tête : le tuer. Aveuglé par son amour, Renji se débat à peine : heureusement pour lui, un vieil homme (assez charismatique, disons-le) vient le sauver, se présentant comme exorciste.
Ce dernier n’aura pas le temps d’anéantir le démon sommeillant en Toriko que Renji s’abat sur lui afin de défendre sa douce, qui prendra la fuite. Après une discussion avec l’Exorciste, Père Mitakura, Renji comprend que la femme dont il est amoureux est en réalité possédée. Il n’a donc qu’une seule idée en tête : la sauver, non plus de sa vie de prostituée, mais bien de sa funeste destinée. Pour ce faire, le chômeur décide de se reconvertir en exorciste. Le Père, sceptique au premier abord, sera bien forcé de reconnaître la détermination de notre héros lors d’une mission.
Pendant ce temps, l’inspecteur Mizutori est chargé de l’enquête de la tuerie de masse en plein Tokyo. Cependant, ses méthodes d’investigation ne sont pas celles que l’on retrouve dans les livres : il parvient à se procurer des pilules God qui lui offre un pouvoir considérable. Les motivations de l’inspecteur sont encore floues, mais celles-ci semblent être encore plus lugubres que celles de notre tueur.
The Devil of the Gods présente de très bons points pour tous les férus d’horreur, de surnaturel et de chasse aux démons. L’oeuvre est extrêmement bien documentée tant au niveau des traditions japonaises que sur la culture ésotérique et religieuse. On retrouve des références très intelligentes au Bushido à travers le Père Mitakura. Le démon « Walak » (aussi connu sous le nom de Valak ou Volac), issu de la goethie apparaît aussi dans ce premier tome. Les rituel d’exorcisme sont très fidèles aux méthodes de l’église chrétienne, ou du moins l’idée que le lecteur peut en avoir. Car oui, le manga est très influencé par le cinéma d’horreur. Par exemple, on retrouve des références à L’Exorciste avec la tête qui tourne à 360° ou encore la fameuse scène du spider walk. Ces petites attentions du scénariste donnent à l’oeuvre tout son charme : elles permettent d’offrir un contexte réaliste qui colle parfaitement avec le personnage du Père Mitakura.
Néanmoins, l’intrigue principale, qui se focalise sur Renji et sa dulcinée, est quelque peu prévisible. Idem s’agissant des fameuses pilules God qui, nous l’espérons, révéleront plus de secrets. Heureusement que l’inspecteur Mizutori semble se présenter comme un très bon antagoniste avec beaucoup de mystère et de vices. En bref, c’est un début au scénario très documenté qui, nous l’espérons, saura s’épaissir un peu par la suite. La date de sortie du tome 2 n’a pas été annoncée pour l’instant.