Doppelgänger est un manga de TAMAKI Vanessa Chihiro paru en 2014 au Japon et terminé en 4 tomes. Nous vous avons déjà parlé des deux premiers tomes sur le site. Le troisième est sorti le 1er juillet 2020 chez Kazé.
Accusé à tort dans une affaire de meurtres en série, Makoto Kenzaki est exécuté. Par un coup du sort, il se retrouve projeté dans le temps juste avant que les crimes ne soient commis ! Pour empêcher les meurtres à venir et se venger du véritable assassin, le Makoto du futur choisit comme partenaire… son double du passé ! Ensemble, ils vont alors mener l’enquête pour découvrir le coupable. Le compte à rebours est lancé…
Ce troisième volume commence avec une réflexion de Kenzaki (du passé, donc) : serait-il judicieux de laisser son alter-ego du futur souffrir comme lui, afin qu’il puisse comprendre sa peine et sa douleur. Ils seraient donc les seuls à se comprendre totalement l’un l’autre et cela allégerait la peine de Kenzaki. Cependant, il se ravise vite en comprenant que ça ne ferait que du mal à Makoto, mais le questionnement n’en est pas moins intéressant et ajoute de la profondeur au personnage. On peut y voir une pensée sur la nature humaine, l’Homme étant capable de faire souffrir les autres, pourrait-il se faire du mal lui-même ?
Ce tome met un peu en lumière Hiyo, un des membres du groupe d’artistes. Très influencé par les œuvres de Makoto, il n’est bon qu’à copier son maître, il n’arrive pas à développer son propre style. Une thématique qui nous rappelle que le manga tourne aussi autour de l’art, car de nombreux artistes n’arrivent qu’à imiter leurs idoles, sans réussir à créer une identité artistique. Malheureusement, Hiyo et Makoto se font kidnapper par Saginuma ! Une situation critique, car ce dernier n’hésite pas à tuer Hiyo par pendaison.
C’est également l’occasion de développer le passé et les motivations de Saginuma. On découvre que sa mère le maltraitait et l’a vendu au professeur de nos héros. Un professeur qui se trouve en réalité être un dangereux psychopathe, qui commettait des meurtres pour trouver l’inspiration. Saginuma le considère comme un père, s’inspirant de lui pour ses propres œuvres, mais compte faire porter le chapeau à Makoto pour ses atrocités. À un moment, Saginuma utilise Makoto pour piéger Kenzaki, mais ça ne marche pas car étant la même personne, ils se connaissent parfaitement. Un passage très touchant, qui coule de source avec le recul. Alors que la série jusqu’ici nous mettait en avant leurs différences, ici, on constate leurs points communs.
L’auteur nous raconte également l’histoire de Danki, l’inspecteur qui a arrêté Kenzaki dans sa timeline, avec la maladie mortelle de sa fille. On comprend pourquoi il s’est enfermé dans son travail et a sûrement dû s’acharner sur le pauvre innocent. Danki représente parfaitement la police et la justice japonaise, avec tous ses excès. La garde à vue et la prison y sont longues et difficiles, la police fait tout pour faire avouer le crime du suspect, le pousser à bout pour qu’il finisse par céder et avouer, peu importe qu’il soit coupable.
Tout va très vite à la fin du tome, Kenzaki est prêt à en découdre au prix de sa vie pour permettre à Makoto de vivre la sienne. Lui, est bien décidé à sauver Kenzaki. Nous sommes en plein climax de ce thriller trépidant qu’est Doppelgänger. Le quatrième et dernier tome de la série est prévu chez Kazé pour le 21 octobre 2020, concluant ainsi les péripéties de Kenzaki et Makoto.