Publié depuis 2014 dans le Weekly Shonen Jump, My Hero Academia par Kohei Horikoshi a su s’imposer comme un des titres phares du magazine. En France, c’est Ki-oon qui s’occupe de l’édition. Ici, nous parlerons du tome 24.
L’alliance des super-vilains reçoit un soutien inattendu du mystérieux « docteur » ! Il est prêt à leur fournir de nouveaux Brainless améliorés, et surtout à rendre Tomura plus puissant, mais à une condition : que le jeune homme se fasse accepter par Gigantomakhia… Alors lorsque le Front de libération des FPH lance un ultimatum à l’alliance, Tomura décide d’utiliser ce nouvel ennemi à son avantage ! Un combat sans merci s’engage… Parviendra-t-il à tenir jusqu’au réveil du colosse ?
Comme la magnifique couverture le laisse deviner, ce tome 24 se concentre uniquement sur les vilains de l’histoire ! Un parti-pris très rare dans les pages du Weekly Shonen Jump, qui a parfois du mal à sortir du manichéisme. Au diable le bien contre le mal, les gentils contre les méchants ! Ici, l’Alliance des Super-Vilains s’oppose brutalement au Front de libération. Cette confrontation ne manque pas de nous rappeler l’arc Overhaul, où, là encore, Shigaraki faisait face à un groupe de criminel. Décidément, s’il n’y avait qu’un seul symbole de la paix, le mal n’aura lui aussi qu’un roi.
Qui dit arc sur l’Alliance dit développement de ses membres ! Horikoshi nous offre un flashback émouvant sur Himiko Toga, la jeune tueuse en série. On comprend comment elle est arrivée ici, avec notamment un questionnement intéressant sur la liberté sous toutes ses formes. Son combat contre l’explosive Curious est une très bonne surprise, la première de ce tome qui n’en manque pas.
C’est ensuite au tour de Twice, assurément un des vilains les plus mis en avant depuis le début du manga. On se rend compte tout au long de ce volume qu’il est particulièrement attaché à ses amis. L’enlèvement de Giran le met hors de lui, ne supportant pas qu’on fasse du mal à ceux qu’ils considèrent comme sa famille. Il a d’ailleurs droit à son heure de gloire durant son combat, en surpassant ses traumatismes. Lui qui était incapable de se dédoubler, va produire une véritable armée de Twice pour aller sauver Toga dont la vie est en danger. Il refuse de laisser la jeune fille mourir, lui qui se sentait déjà coupable du décès de Magnet. Comme quoi, même les méchants peuvent avoir l’esprit shonen !
Autre point marquant, le ton change radicalement de d’habitude. Loin des affrontements structurés et précautionneux des héros, on a ici le droit à une véritable boucherie. On frappe pour tuer, le sang fuse dans tous les sens, dans My Vilain Academia, on est pas là pour rigoler. Horikoshi réussi ça avec une grande justesse, ne tombant pas dans quelque chose de trop edgy et choquant pour choquer. Mention spéciale pour les scènes de guerres civiles et de chaos qui sont tout bonnement incroyables.
Du côté des antagonistes de nos méchants (vous suivez ?), l’Armée de Libération est surprenamment puissante. On pensait que Shigaraki Tomura pourrait en faire qu’une bouchée, mais loin de là. Les membres majeurs de cette organisation donnent systématiquement du fil à retordre à nos « héros », en plus de bénéficier d’un avantage numérique, technologique et militaire monstrueux. Ils sont aussi particulièrement dévoués à leur cause, pour ne pas dire complétement illuminés. Une crédibilité qui contraste fortement avec l’Alliance, qui passe pour un caprice de jeunes voyous. Ils incarnent parfaitement ce qu’Overhaul reprochait à Shigaraki, et les dépasser marquera une étape importante pour l’héritier de All For One.
Le tome se conclut par un flashback sur les origines du mal qui habite Shigaraki, comme pour finir d’humaniser cette bande de criminels. Horikoshi a encore frappé un grand coup, avec ce nouvel arc qui s’annonce passionnant. Le lecteur est tenté par le côté obscur, parfois plus humain que l’héroïsme organisé. On espère que le prochain tome, déjà disponible chez Ki-oon, offrira à Compress ou Dabi un développement du même calibre que ceux livrés ici.