Baltzar : La guerre dans le sang est un manga de Nakajima Michitsune paru courant 2019 en France, chez Meian. Notre avis sur le premier volume est disponible ici.
La cavalerie menée par Baltzar parvient à mettre en déroute les manifestants. Cependant, les journaux dépeignent cette intervention comme un massacre de civils orchestré par un prince perverti par l’Empire et un conseiller militaire démoniaque. Baltzar et August décident donc d’entrer dans cette bataille d’opinion publique en rendant justice à l’acte héroïque dont les cadets de l’école militaire ont fait preuve.
Dans la continuité du tome précédent, ce troisième volume s’ancre pleinement dans la politique. Alors que Baltzar use de toute son intelligence pour s’attirer les faveurs de la cour, Rudolf von Liebknecht fait de nouveau son apparition, révélant son allégeance à la nation d’Ezreich. Ce grand empire au sud du Baselland vient donc concurrencer Weißen dans la région, intensifiant encore le duel entre les deux anciens amis.
Alors que jusqu’ici, les événements s’enchaînaient sans grand lien les uns avec les autres, l’enjeu principal de la série se montre enfin. Dans 5 mois, le gouvernement du Baselland acceptera l’offre d’une des deux grandes puissances. 5 mois, c’est donc le temps qu’a Baltzar pour convaincre la couronne de l’intérêt de leur alliance. Une tâche ardue tant le premier prince semble opposé à la politique de Weißen.
Heureusement, le second prince reste sur sa ligne et continue de soutenir l’initiative. Du moins en apparence, car ce dernier a bien l’intention d’exploiter cette querelle pour déstabiliser son aîné et faire souffler un vent de fraîcheur sur son pays. Baltzar se retrouve donc lui aussi, contre son gré, dans le rôle d’agitateur qu’il critiquait tant chez Liebknecht. Un coup du sort amusant, qui renforce encore l’intérêt de cette opposition. Comment Baltzar va-t-il jongler avec ses multiples casquettes, et surtout combien de temps pourra-t-il ignorer ses valeurs morales ?
Du côté des élèves, le jeune Dieter Strunz prend la tête des Chemins de Fer de Basel, une société nouvellement créée par les Industrie Strunz. Quand on voit la position de son père à la fin du tome 2, on peut s’étonner d’un rétablissement aussi rapide de la famille Strunz. Baltzar se cache évidemment derrière tout ça, c’est lui qui a poussé à la création de ce plan ferroviaire, dont la moitié appartient à des investisseurs de Weißen.
Le nouveau petit président part avec ses amis en voyage d’affaire, l’occasion pour Nakajima Michitsune de nous ramener un peu à Weißen, qu’on avait finalement que très peu vu depuis le début. La différence avec le Baselland est choquante, tout est plus grand et moderne, une manière pour le jeune officier de jouer la carte du soft-power.
Ce troisième tome voit se dessiner une sorte de clan Baltzar, composé d’un prince, d’une héritière, d’un nouveau grand patron et de soldats prometteurs. Un talent politique qui ne manque pas d’alerter l’état-major. Missionné en tant que professeur, notre héros risque de devenir un personnage incontournable de la région. En parallèle, le monde du manga continue donc de s’étendre, avec toujours plus institutions, de pays, etc. L’auteur essaye de rendre la situation un peu plus simple à comprendre, mais on reste cependant un peu dans le flou, les noms germanophones n’aidant d’ailleurs pas.
Ce défaut mis de côté, Baltzar : La guerre dans le sang dépasse le stade de bonne surprise en devenant une œuvre vraiment intéressante et attachante. On attend le tome 4 avec impatience, en espérant que l’auteur garde le bon cap.