Chainsaw Man est un manga de Tatsuki Fujimoto (Fire Punch), pré-publié dans le Weekly Shonen Jump. Complétement hors de son époque et de sa catégorie, c’est une œuvre inclassable et incontrôlable. Nous avons déjà parlé du tome 4, c’est maintenant au tour du tome 5 de se dévoiler, derrière sa magnifique couverture.
Suite aux attaques dont ses agents ont été les cibles, la Sécurité Publique a décidé de contre-attaquer en engageant toutes ses forces dans la bataille ! Dévoré par les flammes de la vengeance, Aki se retrouve confronté à Ghost, le puissant démon qu’employait autrefois l’agent Himeno… De son côté, Denji affronte une nouvelle fois Samouraï Sword ! Tronçonneuse contre katana… quelle lame aura le dessus ?!
Alors que Power et Aki s’occupent de leurs adversaires, Denji fait de nouveau la rencontre de Samouraï Sword, qui l’avait attaqué précédemment. Les deux semblent liés, que ce soit par leur pouvoir, leur apparence et leur passé. Peut-être avons-nous là une sorte de futur rival pour la tronçonneuse ? Difficile à dire, car les motivations de l’homme-katana sont assez claires : il veut tuer Denji pour venger son grand-père, le yakuza du tome 1. S’en suit un combat spectaculaire, dans lequel Fujimoto nous montre encore une fois son talent de mise en scène, avec plusieurs pleines-pages fantastiques. Finalement, Denji remporte la bataille, mais ne va pas s’arrêter là pour autant.
Pour ne pas changer, les personnages de Chainsaw Man ne sont pas des héros. Ni même des gens biens, d’ailleurs. Kobeni ne reste dans la Sécurité Publique que pour la prime à venir, Power ne se bat que pour se faire remarquer et flatter son égo, le Démon-Ange est une loque et j’en passe… C’est donc au tour de Denji, mais aussi de Aki, de nous montrer un côté très humain, celui de la médiocrité morale. En attendant que la police vienne chercher Samouraï Sword, les deux compères s’adonne à une séance de penalty dans les testicules de leur prisonnier, cherchant à lui arracher le cri le plus fort. Élégant, n’est-ce pas ? Même si ça pourrait passer pour un simple gag, et que Denji est surtout là pour s’amuser, la participation d’Aki nous montre que malgré son air un peu arrogant et mieux que tout le monde, il en reste un humain qui veut venger la mort de Himeno.
La question de l’humanité est encore plus présente dans ce tome que dans les précédents. Si celle des autres personnages s’affirme par leurs nombreux défauts, que ce soit la lâcheté ou la paresse, qu’en est-il vraiment de Denji ? Il ne ressent rien en tuant les zombies, rien devant les films, un grand rien. Heureusement pour lui, il va finir par verser une larme lors d’un rendez-vous avec Makima, en même temps qu’elle. Décidément, c’est toujours elle qui vient le rassurer ou le consoler quand il en a besoin, à tel point que ça en devient louche.
Non-content d’être un tortionnaire, Denji se révèle aussi adultère. On le savait intéressé par la gent féminine depuis le début, ayant tripoté Power et embrassé Himeno, mais jusqu’ici, il avait toujours juré fidélité à Makima. Il réitère son serment, promettant de ne jamais avoir d’yeux pour une autre femme qu’elle, tout ça pour tomber sous le charme de la jeune Reze, littéralement cinq pages plus tard. Malgré tout, peut-on lui en vouloir ? Il faut avouer que la barista est adorable et qu’elle prend soin de lui. Les deux « amis » se rapprochent rapidement, Reze ayant décidé d’éduquer un peu cet imbécile de Denji. Ils se rendent donc dans une école en pleine nuit, enchaînant les passages qui font douter notre anti-héros quant à ses sentiments. Malheureusement, cette belle soirée risque de tourner au vinaigre.
Le tome se conclut sur un cliffhanger particulièrement intéressant, car en finissant un chapitre plus tôt, l’attente aurait été aussi intense mais complétement différente. Fujimoto joue vraiment avec le cœur de ses lecteurs hebdomadaires, ce qui nous fait un peu regretter de ne pas pouvoir suivre la série au même rythme que les Japonais. Heureusement, les tomes sortent régulièrement en France, et on a très hâte de découvrir le sixième, prévu pour le 13 janvier 2021, toujours chez Kazé.